Vacances de printemps et ponts de mai 2025
Paris, le 14 mai 2025 - L’Observatoire économique de l’Alliance France Tourisme publie ce jour son analyse de la fréquentation touristique sur les mois de mars à mai, incluant les vacances de Pâques et les ponts du 1er et du 8 mai 2025. Véritable baromètre de la saison estivale à venir, cette période confirme le désir de départ, tout en révélant les tensions qui pèsent sur l’économie du tourisme. À l’image d’un pays en quête d’évasion mais contraint par son pouvoir d’achat, les comportements évoluent, et les dynamiques territoriales s’en trouvent profondément re dessinées.
Principaux enseignements et chiffres clés :
- 57 % des Français ont voyagé durant cette période (+3 points vs 2024), mais majoritairement pour des séjours courts.
- Le tourisme domestique domine largement : près de 7 séjours sur 10 ont été effectués en France, avec un repli marqué des départs à l’étranger.
- Les littoraux et zones rurales tirent leur épingle du jeu (+4,2 % de fréquentation vs 2024), tandis que certaines grandes métropoles peinent à séduire en dehors des grands événements.
- Les destinations de montagne, encore enneigées début avril, ont affiché de bons taux de remplissage pendant les vacances scolaires, relayées en mai par les zones littorales.
- Une meilleure répartition des départs sur l’ensemble des week-ends prolongés du mois de mai est observée, contrairement à 2024 où les départs s’étaient concentrés sur le "pont" du 8 mai-Ascension
→ Conséquences : +6 points de taux d’occupation sur le week-end du 1er mai, mais –7 points sur celui du 8 mai (après une hausse de +3,3 pts pendant les vacances de Pâques).
Des contrastes territoriaux affirmés :
- Paris poursuit sa reprise avec une hausse de +5 points de fréquentation par rapport à la même période de 2024, alors marquée par l’attentisme pré-JO.
- Le littoral de la Manche (+25 %) et la façade atlantique (+11 %) enregistrent de fortes hausses de chiffre d’affaires durant les vacances de Pâques, portées par une météo clémente et une offre attractive.
- Les ponts de mai ont profité davantage à la Côte d’Azur (+17 %) et aux zones rurales (+18 %).
- À l’inverse, les destinations d’outre-mer, comme La Réunion ou la Martinique, subissent le contrecoup de la hausse du coût aérien et des contraintes budgétaires.
- Le Massif central et le centre de la France, en phase de reconquête, séduisent une nouvelle clientèle sensible aux propositions de slow tourisme et aux séjours nature accessibles.
Des tour-opérateurs fragilisés par l’évolution des pratiques :
- Seuls 9 % des vacanciers ont eu recours à un TO ou à une agence de voyages – un chiffre stable mais en recul pour les destinations moyen-courrier.
- L’activité des TO est davantage portée par les longs courriers et les offres à prix serré, notamment hors zone euro.
- On note une progression du tourisme organisé "low cost" en Europe du Sud et en Afrique du Nord, qui atténue partiellement la baisse du panier moyen
Des vacances sous contraintes économiques :
- 39 % des vacanciers déclarent avoir restreint leur budget, en réduisant en priorité les dépenses de loisirs, de restauration et d’achats annexes.
- Le budget moyen par séjour s’établit à 812 euros, en baisse de 5 % par rapport à 2024, pour une durée moyenne de 4,2 nuits.
- Le recours à l’hébergement non marchand (famille, amis, résidences secondaires) atteint un record de 42 % des séjours.
"Les vacances de printemps confirment que les Français ont plus que jamais besoin de se ressourcer, mais adaptent leurs pratiques au contexte économique. Les acteurs du tourisme doivent redoubler d’agilité pour répondre à ces attentes changeantes et soutenir les territoires les plus fragiles."
Dominique Marcel, président de l’Alliance France Tourisme
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