a France reste l’un des pays les plus visités au monde. Mais derrière ce succès apparent, la réalité est plus contrastée : nous perdons des parts de marché face à des pays qui nous concurrencent de plus en plus, voire qui nous dépassent ; notre offre reste trop inégalement structurée, et notre gouvernance demeure disperséee.
C’est à partir de ce constat lucide que l’Alliance France Tourisme et Régions de France ont décidé d’unir leurs forces. Ensemble, nous portons une conviction simple : le tourisme ne peut plus être traité comme une rente naturelle, il doit devenir un choix stratégique, pensé dans la durée et assumé politiquement.
L’enjeu dépasse largement les seuls chiffres de fréquentation. Il s’agit de bâtir une véritable stratégie nationale du tourisme, au croisement des enjeux économiques, écologiques, sociaux et territoriaux. Cela suppose d’investir, de planifier, de former, mais surtout de coordonner : entre l’État, les Régions, les collectivités, les entreprises, et les filières.
Le colloque du 3 juillet s’inscrit dans cette dynamique. Il ne s’agit pas d’un événement de plus, mais d’un temps de travail collectif pour remettre le tourisme au coeur des priorités stratégiques du pays. Trois sujets majeurs structureront les échanges : la définition d’une ambition nationale lisible, le rôle moteur des politiques locales dans la structuration de l’offre, et l’héritage que nous devons construire après les Jeux olympiques et en cohérence avec les ambitions de France 2030.

Dominique Marcel, Président de l'Alliance France Tourisme
Bruno Belin, Sénateur de la Vienne
Car le tourisme est d’abord l’affaire des territoires. Ce sont les Régions qui disposent des leviers économiques et de formation, ce sont les élus locaux qui accompagnent les projets et garantissent leur acceptabilité, ce sont les entreprises implantées qui créent la valeur. Le rôle de l’État est d’assurer la lisibilité, la stabilité et la cohérence de l’ensemble. Il est temps de passer d’une logique de pilotage éclaté à une vision partagée.
Notre pays dispose d’atouts exceptionnels. Mais ces atouts ne valent que si nous les valorisons. Cela implique d’investir massivement, de monter en gamme, de mieux former, de garantir l’accessibilité et la qualité de l’expérience touristique pour tous. Et surtout, de cesser de nous satisfaire d’indicateurs flatteurs mais trompeurs.
Le tourisme est un secteur d’avenir. Encore faut-il lui en donner un.